lundi 19 novembre 2007

Après les centres fermés, un pas en plus vers le déni de liberté: Les ados derrière les barreaux ?

La Belgique est déjà connue à l’étranger pour enfermer les enfants d’immigrés clandestins au même titre que les adultes (Combien d’enfants sont détenus dans les centres fermés ?). Lors du volet justice durant Des enfants russes en prison: bientôt pareil en Belgique?

les fastueuses négociations de l’orange bleue, certains élus ont émis la proposition de pouvoir juger et emprisonner les jeunes dès 14 ans. Et pourquoi pas dès l’âge de la maternelle ? Le président français (Nicolas Sarkozy), jadis ministre de l’Intérieur, avait bien proposé de dépister la délinquance chez les jeunes dès l’âge de… 3 ans. Bienvenue chez les fous !


De nombreux pays d’Europe adoptent des mesures de plus en plus répressives à l’égard des jeunes délinquants. On essaie de les mettre de plus en plus jeunes derrière les barreaux.
Apparemment, ce serait la solution miracle aux problèmes d’insécurité qui préoccupent de plus en plus les gens. Ils font des bêtises d’adultes, punissons-les comme des adultes! Tous en prison, c’est tellement plus simple, entend-on régulièrement !
La Belgique n’échappe pas à la règle. Dans le cadre des pénibles négociations pour la formation de notre gouvernement, nos élus se sont chamaillés sur la justice et, même sur un point particulier : doit-on, ou non, diminuer l’âge minimal (de 16 à 14 ans) des auteurs de certains délits graves pour permettre au juge de renvoyer un jeune vers les tribunaux pour adultes et, éventuellement, les mettre en prison si rien d’autre n’est possible ? Va-t-on enfermer, condamner notre jeunesse car, celle-ci serait irrécupérable ? Ce serait un aveu d’échec.
Heureusement cette proposition n’est pas passée. Mais il est tout de même grave que certains hommes politiques proposent comme solution à l’insécurité d’enfermer des adolescents de plus en plus jeunes. Car l’histoire nous a bien montré que l’enfermement pour les jeunes « irrécupérables » fait plus de tort que de bien. S’il est vrai que les délinquants de faits très graves doivent être punis, les enfermer ne les sauvera pas et, dans quelques années, tout sera à recommencer.
Le rôle d’un Etat est effectivement d’assurer la sécurité de ses concitoyens, mais également d’aider ceux qui sont en difficulté. Juges de la jeunesse, éducateurs, professeurs, tous les acteurs de terrains sont d’accord sur ce point : un jeune délinquant, il faut le punir, mais aussi l’aider à se racheter et à se réinsérer dans la société. C’est aussi donner des moyens et des infrastructures pour aider tous ces acteurs qui font un travail formidable pour les jeunes. Un moniteur a bien plus de choses à apprendre à un jeune qu’un gardien de prison.
Enfin, n’oublions pas que la Belgique a ratifié la Convention Internationale des Droits de l’enfant en 1989. Cette convention stipule bien que l’on ne peut juger un mineur délinquant comme un adulte.
Si pour le moment on ne parle que de mineurs auteurs de faits graves, l’Histoire nous a déjà montré que l’adoption d’une loi répressive est une porte ouverte pour une autre qui le sera encore plus, etc. Au final, le voleur de chocolat finira comme le meurtrier… sous les verrous. Ce serait tellement plus facile !

J.A.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Un moniteur a bien plus de choses à apprendre à un jeune qu’un gardien de prison"

Ceci est vrai surtout pour des jeunes jusqu'à 14 ans.
Pour beaucoup de jeunes délinquants, je pense que c'est mieux de les encadrer dans des institutions spécialisées. Mais pour ceux qui ont déjà 16 ans et qui ont commis un meurtre ou autre délit grâve, la prison n'est peut-être pas une si mauvaise chose. Il est important bien sûr, de vérifier d'abord comment il vit, dans quelles conditions, etc..