lundi 10 décembre 2007

Kleine Dorothée

Le titre choisi, « Petite Dorothée» ("kleine" veut dire petite en flamand, je traduis pour les francophones qu’Yves Je-ne-serai-jamais-1er-ministre Leterme avait prétendus trop faibles intellectuellement pour apprendre le néerlandais), fait référence à la rédactrice en chef du Vif-L’Express. Elle qui a écrit un éditorial catastrophique dans son magazine, sorti le vendredi 7 décembre.

La semaine précédente, son éditorial était titré « La presse n’a pas tué la Belgique ». Elle y défendait les médias dominants qui ne seraient pas, selon elle, « les fossoyeurs de la Belgique ». Les médias ne mettraient donc pas de l’huile sur le feu de cette crise sans fin. A dire vrai, nous en doutons. En jouant sans cesse sur cette dualité entre les politiciens des deux grandes régions de notre pays, la presse joue bien ce rôle morbide. Encore une fois, nous sommes convaincus que la population ne veut pas ou, ne voulait pas, cette scission…jusqu’à ce que les médias flamands ne soient les relais des idées d’une élite flamande. L’envie d’indépendance côté flamand est le fruit des connivences entre certains patrons d’entreprises et la classe politique du Nord. Mais n’était-ce pas là que les médias qui ne sont pas, à la base, d’accord avec cette revendication flamande, auraient du tout faire pour diluer cette information, la réfuter en bloc ? Hé bien, six mois après la crise, le Vif retourne sa veste. Car, alors qu’elle réfutait ce rôle de fossoyeur du pays, Dorothée Klein… n’est plus cohérente avec elle-même. L’éditorial de ce vendredi 7 décembre en est le reflet pur et simple. Quelques extraits : « La Belgique est condamnée, il est temps pour la Flandre et la Wallonie de briser les tabous historiques (…) Le montant exact des transferts de la Flandre vers la Wallonie est controversé. Quoiqu’il en soit, le total des transferts est, de toute façon, trop élevé. Et il a été longtemps trop minimisé, voire nié par les francophones. Les Flamands en ont tiré du ressentiment. En contrepartie, ils n’ont reçu ni pouvoir supplémentaire ni remerciements(…) La Belgique dans sa forme actuelle est condamnée. En six mois de crise, le fossé s’est creusé entre le Nord et le Sud. »
Oui, le fossé s’est creusé ! Alors pourquoi ne pas le reboucher avec un peu de bon sens ? Il faut nous expliquer, ce à quoi mènent ces propos si ce n’est, à rajouter de l’eau au moulin des nationalistes flamands et…à porter un rude coup à la Belgique. Apparemment, du côté du Vif, on ne se rend plus compte qu’insister sur l’union des deux communautés serait une preuve que deux cultures différentes peuvent coexister. Une élite flamande plus occupée à compter son argent qu’à autre chose, des médias qui se résignent après six mois à leur laisser le champ libre : est-ce vraiment ce que les belges veulent ? Est-ce vraiment le rôle du Vif de se laisser à aller à ce genre de défaitisme ? Là où cela va loin c’est quand Dorothée Klein clame que : « Ce n’est pas la fin de la Belgique. Les Flamands, dans leur majorité, ne sont pas séparatistes, car ils ne veulent pas lâcher Bruxelles. » Tiens, tiens les Flamands « dans leur majorité » ! Venons-y, a ce raccourci : donc dans leur majorité, les flamands veulent une réforme selon les sacro-saints sondages… mais, ne veulent pas abandonner Bruxelles. Oui, sauf que vous vous trompez madame, les HOMMES POLITIQUES FLAMANDS ne veulent, en effet, pas lâcher Bruxelles… pour des raisons financières ! Arrêtons cette hypocrisie de tirer des conclusions des sondages sur un fait et d’en tirer d’autres, en élargissant la volonté d’une poignée d’hommes aux Flamands. A moins que vous ne subissiez des pressions de la part de vos patrons… flamands (le groupe Roularta)? Parce qu’enterrer la Belgique comme vous le faites, après avoir réfuté de l’avoir fait, cela semble bizarre, non ?
Sans rancune mais, vous ne jouez pas votre rôle : celui d’expliquer aux gens (remarquez, je n’utilise pas « belges »), de leur montrer que nous ne gagnons rien avec une scission en vous concentrant uniquement sur la médiatisation des querelles puériles de nos politiciens… Klein(e) Dorothée, disions-nous…

A.S et S.C.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'adhère complètement à votre point de vue...

En tant qu'étudiant en journalisme, je suis dégouté par ce métier depuis le début de la crise...

Anonyme a dit…

Hé bien, ce métier est super intéressant... mais force est de constater que certaines personnes donnent un peu trop un avis perso... c'est assez triste de rajouter de l'eau au moulin des séparatistes...